Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : souffrance, pedophilie

 J'éprouve ici le besoin d'en reparler. car il y a beaucoup de choses à dire, sur le sujet.

  Pour ceux que le sujet intéresse, il y a ce lien, que j'ai trouvé, qui, il me semble, amène pas mal d'eau, au moulin de l'incromprehenssion, à ce sujet.

www.acsm.ca/bins/content_page.asp

 Il est à noter, en effet, que la maladie mentale, elle, souffre d'une énorme stigmatisation, dans notre socièté.
  J'ai oui, dire, un jour, par un homme politique, dont j'ai oublié le nom, comme c'est dommage, car c'était là la parole d'un homme fort sensé, et fort intelligent. que la meilleure façon, quand on entrait dans un pays, de savoir comment il se trouvait, quel etait sont etat général réel, c'était de visiter les prisons et les hopitaux psychiatriques.....

 Prenons mon cas, si particulier.

 Après avoir décidé de me séparer de mon mari, en fevrier 2010, il m' est apparu necessaire, de trouver du travail. Je me suis donc inscrite comme demandeur d'emploi. Dossiers, etc inutile que je vous refasse le parcours nécessaire.

  Bien sûr "bilan de compétance", etc. Il est apparu, que le secteur, ormis celui de la chanson, qui était le plus adapté à mes compétances, était le social. J'ai exploré, pour cette raison, differentes pistes.

 Mais rapidement, il est apparu qu' ayant été malade mentale, à une époque, il m'était interdit, même si c'était du passé, et que j'étais sortie d'affaire, d'avoir la moindre ambition dans le domaine.

  Concernant mes ambitions d'ordre purement associatives, comme cette démarche, moi, m'a toujours semblée plus que salutaire, que les diverses associations qui sont à même de travailler dans le domaine des traumatisés sexuels ( enfance et partage, Association Internationale Contre le Viol et l'Inceste ), il m'a été carrement répondu, dans le meilleur des cas, qu' etant une ancienne victime, et ce, même si j'avais réussi à resoudre mon problème, faisait que je ne pouvait rien leur apporter...

  Autant dire, "je resume".

 A l'age de 20 ans, portant en moi, la pédophilie, mais n'en ayant jamais parlé à qui que ce soit, je pouvais prentendre à n'importe quelle carrière sociale... Mais une fois passée par la case "depression", "pédophilie", et qui plus est "maladie mentale", alors que j'ai réussi à résoudre tous les problèmes, on me renvoie singulièrement au visage, que je ne peux donc, à cause de ce passé, prétendre à quoi que ce soit.... C'est intéressant, non ?

 Alors, donc, je me retrouve, moi, à l'aube de la cinquantaine, avec une quarantaine de chansons, qui n'auraient jamais  vu le jour, depuis 8 ans, dont douze "pépites merveilleuses", c'est à dire, issues directement de ma souffrance.... 

 Resultat des courses, bien sûr, je rêve chanson, j'inspire, (ho combien !) chanson, j'expire chanson. Je pose ma crème sur le visage, le matin, en chanson, je m'endors en chanson, je me reveille en chanson.  J'ai une chanson à chaque extrêmité de mes doigts, et de mes orteils.... Et bien heureusement que ça fait le bonheur de certains, et certaines, et d'un en particulier, parce que sinon, je ne vous dis même pas dans quelle merde je serai, moi....

  Enfin, voilà. La maladie mentale, elle, est partout, et pas forcement visible. Mon frère, Philippe, lui, (mon "vrai" frère, c'est à dire "pas thomas"), a toujours eu l'intelligence, lui, de me parler de ce fait là, et je l'en remercie.

  Quand à Thomas, lui, il a toujours fait preuve d'une extrême finesse, à ce sujet. Qu'il s'agisse de moi, de sa perception de "ma maladie", ou de celle des autres. Il y a quelques temps, je ne sais plus combien, à vrai dire, il avait dit, dans une interview, qu'il lisait comme livre de chevet, un bouquin qui compilait des recits écrits par des malades mentaux, qui n'avaient jamais trouvé d'editeurs. Ce sont des recits assez farfelus, extravagants, probablement. Et qui retiennent l'intérêt des artistes qui sont seuls dignes, peut être, de s'y intéresser...

 Pour ma part, moi, j'avais eu l'occasion, il y a fort longtemps, de visiter un musée, qui s 'appelle "la fabuloserie". C'est un musée, en Bourgogne, qui compile des oeuvres uniquement de malades mentaux.

www.fabuloserie.com/#

 Je vois, dans la présentation sur le site, qu'ils pretendent, à présent, se séparer de cette notion de "maladie mentale". Pour ma part, quand j'avais visité ce musée, j'avais ressenti, moi, un assez grand malaise. Car étant hypersensible, leurs souffrances, à eux, m'avaient touchée, droit au coeur.

 Quoi qu'il en soit. La maladie mentale, elle, est "parente", à part entière, du processus de création, que ça plaise, ou pas.
 Il est un homme, à Rouen, qui a pour charge de me fabriquer mes estampes. Il ne travaille donc que avec des artistes. Il m'a dit froidement que tous, sans exception, n'étaient pas des malades mentaux, mais presentaient des troubles, relatifs à l'etat de depression. Enfin, qu'ils étaient tous, plus ou moins, porteurs de souffrance. (la depression, à elle seule, etant considérée, elle aussi, comme une maladie mentale).

 Ce qui me fait dire, me concernant moi, en particulier, que le psychisme, lui, met en route, éventuellement ce processus, quand il y a souffrance, dès le plus jeune age. 
 
 En ce qui me concerne, moi, j'ai fait ma première depression, quand je suis rentrée au CP. Oui, je sais, j'ai commencé jeune. Ensuite, ce fût en sixième, puis la quatrième, etc. Au fur et à mesure, mon psychisme, lui, s'est adapté, de telle sorte que le moment venu, mes capacités artistiques, elles, soient prêtes pour digéger cette souffrance là...

 Mais il existe, "Dieu merci", des artistes, qui eux, n'ont pas cette caractéristique là.... Je ne vise personne.

 Mais peut être sont ils là, précisement pour digerer la souffrance des autres, éventuellement.

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