Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : tombe, Hervé Lacoste. BD

 C'est encore Felix, qui s'y colle. Il aime bien Diane......

  Le voici:



 Le texte, lui, est le suivant:

  La tombe.
J'ai aperçu sa tombe, un matin. Il y avait un garçon, à côté, et une petite fille. Elle tenait encore cette énorme pelle de chantier. C'est à coups de pelle, comme Dupontel, qu'elle l'a tué. Ce fut long. elle est courageuse, cette petite fille. Pas étonnant que depuis 20 jours, elle ait eu tant de mal. Mais ça y est, c'est sûr. En même temps, se superposait l'image d'un garçon, au beau milieu d'un champ de coquelicots..... Et à chaque coup de pelle dans la gueule, qui approchait le sanglier de l'agonie, une fleur de coquelicot s'épanouissait  sur le torse du garçon.
  C'était au lever du jour. Le soleil, horizontal, dardait ses rayons, à travers les pétales, et quand le sanglier fut dans la tombe, on ne distinguait même plus le garçon au milieu du champ de coquelicots. Il n'était plus "que" coquelicots.

 Elle a expliqué, un jour, en lui écrivant, ce qu'elle ressentait, depuis ce jour mémorable. Alors que depuis l'age de ses 8 ou 9 ans, quand c'était arrivé, elle vivait avec ce sanglier, là,  au fond de son coeur, pour la première fois de sa vie, elle avait le sentiment que par ce calligramme, là, cette feuille de papier aquarelle, peinte, avec force, la pédophilie, elle, n'était plus "en elle", mais à l'extérieur.
  Bien sûr, elle s'en ouvrait, secretement à lui, pour lui expliquer, avec le plus de details possible, ce qu'elle ressentait, souvent, elle lui en parlait. 
 
 Lui, bien sûr, attentif, très prudent, ne prenait pas ça pour argent comptant, il se disait "elle croit qu'elle y est arrivé, mais...."...

 Mais, précisement, au fil de ses lettres,  les choses se confirmaient réellement. C'est à dire qu'elle expliquait...
 
 Depuis le debut de cette depression, ses medecins, les psys, le magnetiseur, que sais je encore tout le monde avait été formel, et disaient "surtout surtout, surtout, au grand jamais, ne mettez jamais les pieds dans la ville où cet homme vit. C'est extrêmement important, car vous sombrerez, encore, et toujours, de nouveau, dans la depression, et dans votre traumatisme, c'est inévitable.

 Alors, elle lui en parlait, régulièrement, puis lui disait "tu sais, c'est dingue. Je t'assure, le pédophile, le sanglier, là, tu sais, et bien il n'est plus "en moi", il est "à l'extérieur", à présent, je t'assure. En fait, je l'ai tué."

 "Tu vois, par exemple, si je devais le croiser, là, dans la rue, et bien, je n'aurai même pas la moindre palpitation....C'était incroyable". En fait, elle n'en revenait pas elle même. Car jamais, au grand jamais, elle aurai cru que ce soit possible.

  Puis une fois terminé le calligramme, comme il s'agissait, à ses yeux, ni plus ni moins d'un crime, même si c'était "virtuel", elle lui dit :
 "il est encadré. Je viens tel jour à telle heure, chez tôt ou tard, et je te l'apporte. Car je ne veux pas garder le cadavre de ce mec là chez moi".

 Et bien sûr, elle s'exécuta.

 Elle ne sait plus à quand ça remonte. Un detail. Le garçon, dans l'histoire, le garçon aux coquelicots, il s'agit de Thomas, bien sûr, enfant. Ca n'était pas lui qui tenait la pelle, cependant, mais sa présence, qui lui a donné le courage, à elle, de le faire.

  Plusieurs mois, longtemps après quand Thomas, lui eut la certitude, qu'en effet, elle y était bien arrivée, il fit le necessaire, par l'intermédiaire de Sanseverino, quand il était passé à Rouen, pour lui faire passer un message, dans un delire des plus surréalistes que seul Sanseverino, lui, savait mettre en scène, il ne s'agissait de rien de moins que "Anne Aymone Giscard d'Estaing, nue, lassive, au milieu des entrailles d'un sanglier éventré"......

 Je vous explique. Anne Aymone Giscard d'Estaing, c'est à cause d'un de mes rosiers, dans mon ancien jardin. J'en avais peint une rose, il y a longtemps, pour Thomas, sur un papier aquarelle.

  Rétrospectivement, pour une muse qui s'appelle "Diane de poitier", Diane etant dans la mythologie, je vous le signale, la déesse de la chasse, avoir tué un sanglier avec une pelle, simplement en le frappant, c'est quand même un comble. D'autant que son père (qui n'a que deux pieds, lui), était chasseur. Elle aurait tout aussi bien pu empreinter le fusil de son père, mais non.  Elle a toujours été antichasse, il faut dire. Quand ça veut pas, ça veut pas, hein....

 Alors, voilà. Le coup de la pelle, ça vient du film avec Dupontel, elle ne sais plus lequel. Celui ou il file des coups de pelle dans la tronche de tout le monde.... "Bernie", peut être, mais elle n'est plus très sûre.

 Enfin, voilà. Voilà le fin mot de l'histoire. Voilà pourquoi, Diane de Poitier, est une survivante, et à ce titre, dix fois plus vivante que bien d'autres personnes.

 Petit aparté.....

 Aujourd'hui, 19 mars 2011.
 Elle est allée, aujourd'hui, rendre visite à son prof d'histoire de l'Art. Hervé Lacoste. Elle avait un petit compte à lui demander, alors, elle lui a écrit.

 Thomas s'était inspiré, très fortement de la personnalité de cet homme, qui avait beaucoup compté, quand elle était adolescente... En fait, par bien des côtés, il ressemblait effectivement à Thomas. Puis thomas, lui, depuis ces huit années, a montré beaucoup d'interêt, pour la BD, et il est probable que l'image de Hervé Lacoste, elle, y soit pour quelque chose.
 Enfin, dans le disque "je suis au paradis", Thomas utilise l'image de la momie égyptienne, pour parler d'elle... en la chanson "une autre femme".

   C'est en fait, une façon, pour lui, de rendre hommage à cet homme là, Hervé Lacoste, qui au moment de son adolescence, à elle,  avait abordé, à l'époque, l'Egypte, ce qui avait beaucoup marqué Diane de Poitier. Le fait de lui rendre ainsi hommage, à lui, est aussi une réelle invitation à ce qu'elle fasse la paix, avec lui...

 Alors, voilà. Il y a quelques jours, elle lui a écrit, et lui a tout revélé, l'identification, pour Diane de Poitier, le BD, l'hommage, avec la momie, dans '"une autre femme"... Tout. Puis cet après midi, là, ils en ont discuté.  Elle est repartie, là, toute souriante, après avoir pris un thé avec lui, devant la cheminée, avec trois albums, rien que pour Thomas.

 Mais si j'en parle, là, dans cet article, particulièrement, c'est qu'en discutant, elle a  appris une chose fort intéressante.
 
Elle lui expliquait la génése de ce calligramme, là, "la tombe", avec la symbolique du sanglier.

 Et il se trouve que lui, étant dessinateur de BD, a souvent l'occasion de dessiner des sangliers. C'est un animal qu'il aime bien.
 
Et un jour qu' une femme de sa famille devait recevoir  en cadeau, un de ses dessins, elle se rebella litteralement devant le fait qu'il voulait absolument dessiner un sanglier. Il ne comprenait pas pourquoi un tel entêtement.
  Il faut dire que chaque année, les sangliers, eux, descendaient de la forêt, pour saccager son jardin.

 Jusqu'àlors, elle, pensait que cette symbolique du sanglier, etait signficative, uniquement dans son histoire à elle. Mais cette femme, là, ne comprenait même pas, pour quelle raison, elle  refusait absolument  de voir des sangliers dessinés par Hervé Lacoste !

 Quelle révélation.... Il semblerait donc que cette symbolique, là, soit plus ou moins universelle, dans l'inconscient collectif.

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