Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : vol de mes tableaux

Oui, je reviens sur ce mot, là.... Bien sûr, ça me fait penser à "l'enfant sorcière".

 Hier après midi, je suis allée visiter une femme agée, que je connais depuis fort longtemps, puisque c'était elle, qui quand j'étais enfant, était chargée de mon catéchisme. Elle peint, elle aussi, et à ce titre on se voit, de temps en temps, dans des expos de campagne.  Quand j'avais exposé, au mois de juin, au Colombier, elle était venue me visiter, avec sa fille.

 Hier, donc, devant un bon petit café, après le repas du midi, nos discutions de mes peintures, et du fait que j'étais la muse de thomas, je lui expliquais en quoi ça consistait, quel était mon rôle, par rapport à Thomas. Et alors que son mari, agé de plus de quatre vingt ans, faisait mine de dormir (il aurait aussi bien pu faire mine de ne pas entendre...), il releva d'un coup sa tête, puis me dit, le plus calmement du monde "et bien en fait, vous êtes une sorcière....". bien sûr, tout le monde a rigolé. Mais il n'empêche...

 Dans un autre registre, un jour, il y a fort longtemps, alors que je ne venais que de percevoir les effets psychologiques de ma toute première pépite merveilleuse, j'étais moi, fortement perturbée, autant que pouvait l'être, en fait, une femme, encore amoureuse de son mari, et voyant que lui, décidement, faisait preuve d'une terrible preuve d'imcompréhenssion, quand à ce processus de réparation, là, dont je faisais, moi, l'expérience, au plus profond de mon intimité.

 J'étais mal, enfin, oui, j'essayais, moi, de toute mon energie, de faire le necéssaire, pour lui expliquer, alors que j'étais, constamment, au bord des larmes.

 Etant tous les deux fortement perturbés, nous ne dormions, ni l'un ni l'autre.

 J'allumais la télé, donc, en pleine nuit. Nous la regardions, tous les deux... Puis en face de nous, là, sans qu'aucun de nous deux n'ait choisi en quoi que ce soit ce programme, nous vîmes un monsieur, qui parlait.  C'était le prisonnier, condamné à mort, aux USA, au sujet duquel Bob Dylan lui même, avait écrit une chanson.
 
Je vous explique. Ce monsieur donc était condamné. Visiblement, il était innocent. Ca commençait à faire beaucoup de bruit, dans la presse. Bob Dylan vint le visiter. Le prisonnier lui a expliqué, pendant tout l'après midi, son histoire...  Puis le chanteur rentra chez lui. Le lendemain, il revint et dit au prisonnier: " j'en ai fait une chanson". Il a joué cette chanson, à la guitare. Il s'agit de la chanson  "hurricane".

www.bobdylan-fr.com/trad/hurricane.html

Puis l'ex condamné, regarda la camera, puis dit, avec des etincelles plein les yeux "depuis ce jour, j'ai au fond du coeur, une énorme pépite merveilleuse".

 Moi, j'étais complètement bouleversée, au bord des larmes. Mon mari, lui, se murait, encore et toujours, dans l'incompréhenssion. Je lui dis, simplement, "tu vois.... c'est exacetement ça, qui m'arrive, avec Thomas Fersen.... Les chansons, qu'il m'a faites".....

 J'attendais, bien sûr, qu'il fasse un effort. Que pouvais je moi, faire de plus  que ce que cet homme là, fixant la camera, avec ses lumières, dans le regard.....

 Et jamais, au grand jamais, je n'ai su, comment, ni pouquoi, en cette nuit là, où nous étions reveillés, tous les deux, alors que jamais nous ne regardons la télé ensembles, par quel miracle, ce reportage avait servi une aussi noble cause que la mienne....

 Un autre jour. J'étais fortement perturbée, comme ça m'est arrivé assez souvent. C'était, je crois, peu de temps avant ma première hospitalisation à l'HP. Je ne trouvais plus aucun de deux de mes plus beaux tableaux. L'un sur ma première "fôte d'ortografffe", et l'autre, sur mes arrosoirs de jardin en plastic.

 La seule personne a qui j'avais expliqué, machinalement que la serrure de mon atelier était merdique, c'est Thomas.... Nous avons, mon mari, Charlotte et moi, absolument tout retourné, dehors, dedans, partout, sans exception. jamais. Vous m'entendez bien. Jamais, nous n'avons réussi  à retrouver les deux tableaux.  Nous n'avions pas de chien, pour donner l'alerte. Ca aussi, il le savait. Mais qui avait fait ça ? et pouquoi ? Quelqu'un s'était introduit, dans mon atelier, pour me les dérober.

 A diverses reprises, j'avais decroché de ma peinture, pour diverses raisons.  ça me perturbait grandement.
 
  Enfin, au plus profond de moi, je m'en trouvais fortement flattée, figurez vous. Car enfin, la loi, c'est la loi. Et se transformer en voleur, pour venir me faucher mes deux tableaux, je trouvais l'idée, à vrai dire, absolument jouissive. Je me disais "et bien merde alors...."

 Mais surtout, à bien y réfléchir, ça laissait fortement songeur. Car enfin, il existait donc quelqu'un, qui aimait ce que je peingnais, moi, au point de se transfomer en voleur.... et bien, ça alors.  J'en parlais autour de moi, les avis divergaient, mon attitude, face à ce vol, était scandaleuse.... " c'est stupide.... Quand on se fait voler, on est scandalisé, point barre".

 Bref. Au bout d'un temps assez long.... Les tableaux, un beau matin, sont réapparus, en pleine évidence, dans mon atelier, bien en vue. Visiblement, par contre, ils avaient été stockés dans des endroits humides, excepté la "fôte d'ortigrafffe".... Ce qui confirmait donc que c'était bien un acte "thérapeutique", que celui là, pour me faire prendre conscience que oui, effectivement, ce que je peignais, moi, avait bel et bien de la valeur.

 Incroyable, n'est ce pas....   J'avais expliqué, à Charlotte, bien sûr, que peut être Thomas.....Inutile de vous dire le regard qu'elle m'avait lancé.... Je me suis tue, puis ai gardé cette réflexion, là, bien au fond de mon coeur. Alors, "thomas ? pas thomas?"

 Je vais vous dire, moi, le fond de ma pensée.... Il en est parfaitement capable.... Oui oui, oui. Absolument.
Mots-clés : vol de mes tableaux