Françoise Niel Aubin.

 Et hier, il y avait moins de vent, donc, je suis passée à l'acte.
 Il faut dire que la veille, j'avais eu la visite dune copine d'école d' Amélie, qui recherche un terrain à bâtir. C'est la secrétaire de mairie qui l'avait envoyée.

 C'est curieux, hein, de voir comme les choses positives, peuvent ainsi rebondir, dans le temps, un peu comme des cailloux font des ricochets à la surface d'un lac. Voyez plutôt.

 A une époque où Amélie était adolescente, elle avait invité tous ses copains et copines, à venir camper dans le jardin, plus precisement, bien sûr, dans le second jardin, juste histoire de s'assurer que les tentes seraient bien loin de la maison.

 Et Figurez vous que Hélène (puisque c'est son prénom), a été très marquée par cette nuit là, passée entre rhododendrons et .... je ne sais quel autres arbustes ! en fait, car je ne sais plus à quelle époque c'était. Probablement en mai, puisque c'est là que se produit, chaque année, le feu d'artifice.



 Enfin bref.
 Elle frappe à la porte. On s'embrasse.
 Figurez vous durant toute la période où les filles ont été à l'école, au village, mon mari et moi avions fait des activités, avec les enfants. Entre autre, avec les petits, j'avais fait une activité jardinage, ou j'avais apporté des boutures de vivaces, que je leur avais distribué, pour qu'ils apprennent à quel point il était magique de faire faire des racines à une simple petite branche. Et ce qui est vraiment curieux, c'est que moi, personnellement, je me souviens avec une grande précision de la plante que j'avais donnée à Helène. Il s'agissait du géranium vivace "maccroryzum". Rien de très precieux ! Mais je sais que quand j'attendais le car du ramassage scolaire, ma voiture était garée devant son jardin. Et ce dernier avait été planté, par les parents, au pied du puit.

 Et Hélène reapparait, là, 25 ans plus tard, me vantant la beauté de nôtre jardin, et les souvenirs merveilleux qu'elle en a gardé... C'est incroyable, n'est ce pas ?

 Enfin, bon. Je sais bien qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.  Alors, je n'en dirai pas plus. Simplement, j'adorerai que ce soit elle. Attendons.

 Donc, hier, je commençais à bosser dans ce second jardin. J'ai commencé par allumer un feu "naturel", je veux dire, sans subtances illicites, pour que  ça demarre mieux. Donc, j'avais pris le soufflet de la cheminée. J'ai eu un peu de mal, mais j'y suis arrivée quand même..... Puis j'ai passé la journée entière à faire le tracteur, dans les deux jardins, pour ramasser tous les branchages qui trainaient, partout.  J'ai aussi commencé à démonter l'ancien poulaillier, qui doit disparaître. Car il est necessaire que le terrain soit le plus avenant possible, et dégagé, de telle sorte que les visiteurs puissent réellement imaginer la maison qu'ils envisagent de faire construire.... J'ai alterné un peu les tâches, de telle sorte que je ne me retrouve  avec une tendinite du poignet. Car les trois portes du poulailler sont assemblées avec des vis, que je dois donc devisser. Chacune d'elle devissée est autant qui ne trainera pas dans l'herbe, ou sur le feu, une fois éteint. Mais je vais avoir de l'amusement. Car je n'ai fait que deux portes, pour l'instant, et décloué qu'une cloison intérieure (là, c'est à grands coups de mateau, alors, j'ai dû ameuter le secteur).... Bien sûr, certains auraient plutôt envisagé de faire un bon feu à l'intérieur du bâtiment, et hop, le tour aurait été joué..... Mais le côté spectaculaire, c'est pas mon truc. Je n'ai pas besoin non plus, d'ameuter tout le quartier, avec un feu du diable.

 Et aujourd'hui, j'y retourne ! L'idéal serait que mon feu ait gardé quelques braises... on verra bien.