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Un après midi à Nantes.

Bon, ce ne fût pas génial, car je fus plutôt incomodée déjà, par la chaleur.


 Mais enfin, ne rien faire, ne penser qu'à bavarder, entre cousines, se rappelant nos quatre cents coups, quand nous étions gamines, était pour ce sejour, mon seul véritable objectif. Et puis c'est pas grave si culturellement ce ne fût pas ideal... Glandé, voilà ce que j'ai fait, tout le week end. Et de temps en temps, ça fait du bien.

 Nous sommes donc allées visiter un jardin. Plus exactement le parc du grand Blottereau.

 Mes jambes, avant de partir, me faisaient déjà mal, et j'avais eu des difficultés, déjà, à enfiler mes chaussures.

 Soit, nous partimes. Un joli potager, bien pauvre à cette époque de l'année, nous servait une terre magnifiquement nue, et parfaitement ratissée, où seuls quelques pieds de tomates, sous cloches, une planche de persil simple, et des agaves de trois mètres de haut, suffisaient à nous ravir. 
 
  Ma cousine, elle, à chaque fois qu'elle y était allée, n'avait jamais vu les serres tropicales ouvertes. Aussi, comme des visites étaient organisées, on s'y est donc rendues. Un banc de briques, juste au bon endroit, nous invitait à attendre l'heure précise.

 Puis le guide apparut.

 Nous  entrâmes.
 Il me dit : "on se connait déjà , non ?"... je repondais par un sourire, seconde nature, chez moi. Ben heu.... non non.  Je sortais quelques bêtises, il faut dire, parce que.... J'aime bien faire un peu le clown, et c'est pas parce que c'était une mine de savoir hoticole que je m'en serai privée..... Il explique le temps de la visite, donne des chiffres, beaucoup de chiffres, beaucoup de choses, fort intéressantes.... Il fait trente degrés.... Je tiens.... Il fait toujours aussi chaud. Il nous rassure "dans quelques minutes, les fenêtres du haut vont s'ouvrir automatiquement, "ne vous inquietez pas".... Je me sens mal....

 Je m'excuse.... Je sors. J'attendrai ma cousine dehors pour moi, c'est physiquement intenable. J'ai toujours su qu'une visite guidée, dans une serre tropicale était pour moi une chose absolument inenvisageable, à cause de mes jambes.
 Ma cousine s'inquiete. 
 -"Je t'attends dehors, ne t'inquiete , une heure ? pas de problème, ne t'inquiete pas".

 Devant l'entrée trônait un chêne plusieurs fois centenaire. Un banc magestueux, en teck , bien long et large, m'invitait à une bonne sieste. Certe, un peu dur, pour mon dos, mais suffisant pour satisfaire mon desir.

 Je m'exécute.

 Une fois installée, je repensais à l'époque où j'étais dans mon jardin, à Mesnil Panneville, "à la belle époque".... Où le simple fait de me coucher dans l'herbe tondue, les yeux tournés vers le bleu de l'azur, j'essayais de me concentrer vers les avions, qui dessinaient des trainées blanches, au dessus des branches des pommiers en fleurs.

 Aujourd'hui, c'était donc ce chêne vénérable. Certaines branches étaient mortes, et je pensais à notre chêne d'Allouville Bellefosse, pas très loin de chez moi.

 

 Le feuillage, à cette époque de l'année, est d'un vert amande, particulièrement tendre, qui m'emeut toujours, à cette époque de l'année. 
  
  Je fermais les yeux. Je m'imaginais, moi, dans la ramure de cet arbre, là à Nantes, en train de crapahuter, comme une gazelle, chose que je ne serai plus capable de faire, aujourd'hui, mais que je faisais bien volontier, enfant quand nous escaladions les "petits poulaillers", pour aller glaner les bigarreaux pas encore murs, qui nous garantissaient les diarrhées phénomènales. 
   Nous savions alors que c'était parfaitement déconseillé, parfaitement indigeste. Mais c'était à celui ou celle qui le premier apporterait à notre mère, le moindre bigarreau qui aurait eu la gentillesse de rosir, rien que faire plaisir à notre maman.

 Puis mon esprit vagabondant,  je me disait que quand j'en aurai les moyens, il faudra absolument que je trouve un gîte rural qui puisse me donner l'oportunité de dormir, une fois dans ma vie, dans un arbre. Une cabane, quoi. Dormir, passer une nuit, dans un arbre. Avec les cris des chouettes, et des hulottes. Je m'y voyais déjà. Bien sûr, le problème, ce sera pour le pipi du matin.... Ne riez pas !

 On en est tous là, n'est ce pas. Et bien je ferai comme les oiseaux, Je ferai pipi en l'air ! car nous aussi, messieurs, on est capables, nous les filles, de jouer à qui pisse le plus loin.

 Mais le banc était à l'ombre, et j'avais alors froid.

 Je me suis alors installée sur l'herbe tondue, au soleil. Mais le soleil m'incomodait les yeux. Mon avant bras, posé sur mon visage n'était pas confortable. Je me suis alors tournée, pour me protéger.  Je me suis couchée sur le côté, puis me suis endormie. Une heure, je suppose, le temps de la visite....  Le sommeil ne fût pas très confortable, bien sûr, mais c'était mieux que rien."Ne rien faire", c'était le crédo du week end. Mission accomplie, ma giraffule.

Version imprimable | Actualités | Le Samedi 16/04/2011 | 2 commentaires


Commentaires

Moi, je préconise le hamac
La tête à l'ombre, les pieds au soleil - lunettes de soleil et un bon bouquin - génial.
De temps en temps, une petite "poussette" pour se balancer.

Ah la la, vivement l'été.

Passer une journée à ne rien faire d'autre que glander et se faire plaisir - que du bonheur.
J'arrive très bien à regarder le boulot droit dans les yeux et passer la journée sans remords à lire ou jardiner tout à mon aise.

@ + tard.

 


mamy-o-laine | Le Dimanche 17/04/2011 à 10:13 | [^] | Répondre

Re:

salpiglossis  Bonjour, Marie Helène.

 Oui, ça m'a fait du bien. Enfin, ne rien faire, je peux le faire chez moi. Mais voir ma cousine, là m'a fait du bien, car je m'entends avec elle mieux qu'avec mes propres soeurs.

 


salpiglossis | Le Dimanche 17/04/2011 à 19:57 | [^] | Répondre

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