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Renaud, lui, emploie l'expression "faire frissonner les ovaires".

C'était ce matin, au hameau Gris, où j'habite. Il tombait une petite pluie fine.

 Quand je suis arrivée ici, debut octobre, j'ai tout de suite remarqué qu'un gros arbre, un frêne, pour être précise, mangeait absolument tout le soleil, devant la maison, à partir de 13h.

 Alors, ma décision fût sans appel. Il me fallait le faire abattre.

 Cet arbre était le long de la route. Une fois abattu, par contre, je laisse les trois autres arbres, qui sont des hêtres (alors c'est sacré!)...
 Et donc, voilà. Nous sommes passés à l'action.
 
 Une fois l'arbre par terre, j'ai daigné sortir, avec mes vieux habits, pour leur prêter main forte.
 On discutait. Mon chien, Virgule, était avec nous.

 Je leur dis: "tu me coupes tout ce qui est à faire à la tronçonneuse, hein. Puis pour éclater les billes, tu laisses, je le ferai..."

 Ils restent interdits....

 "Mais enfin, ça va pas, non.... Sous entendu "mais enfin, c'est pas une affaire de femme".

 "Mais enfin, ça va, hein, me prenez pas pour une quiche, je suis tout à fait capable d'éclater du bois ! Ce serait avec la hache, je dis pas, il faut beaucoup de force, je ne le ferai pas. Mais avec la masse, et les coins, pas de problème...

 Il souriaient, voulant en découdre, ils étaient trois mecs, et deux gros tracteurs, avec une nacelle. Voulant, eux en faire un peu.... un peu trop , j'insistais.
 
  "Mais vous m'emmerdez à la fin, bande d'andouilles. Non, mais pour qui vous me prenez. Je suis tout à fait capable de le faire...  "j'ai dit"....


 Mais je riais grandement, intéreurement; parce que n'est ce pas.... Des mecs, des vrais, des durs, des tatoués, qui manient la tronçonneuse.... C'est quand même autre chose, hein....  C'est qu'on ne leur fait pas, à eux... Mais le problème, c'est qu'avec moi, et ma grande gueule, ils n'osaient pas trop la ramener.

  Une fois l'arbre tombé, l'un des deux Jean Claude me propose:

 "si tu veux, je t'élague tous tes arbres, le long de la route, comme ça, tu serais sûre de ne plus être emmerdée, avec les fils téléphoniques, pendant plusieurs années. Qu'en penses tu ?"

 OK, je suis d'accord.

 L'autre Jean Claude me dit: "tu n'aurai pas un balai, pour nettoyer la route ?"

 Et je suis allée chercher le balai, et j'ai donc balayé la route.... Et je riais, mais je riais.... Ils étaient tellement contents, avec leur testostérone, de manier la tronçonneuse, ces "chers petits", comme des mecs, quoi, des vrai, pas des p.......... Et moi, j'étais là, avec mon petit balai de cuisine, en train de balayer la route...

 Enfin, on a bossé comme des chefs.  Toute la matinée n'a pas suffi.  j'ai aidé à deblayer toutes les banches; je vais pouvoir en recouper un peu, pour faire du fagot, pour demarrer la cheminée. puis je brûlerai le reste.On terminera samedi prochain.

 
 Enfin, je ne sais si vous percevez, là, dans ce que je dis, le comique de la situation.

 Mais c'est un truc, qu'on avait déjà constaté, il y 20 ans, quand nous venions de faire construire, avec mon mari. Pareil. Même situation, exactement. Et c'était une famille de bucherons, des voisins, avec les trois fils, maniant la tronçonneuse.... Alors, je vous dis pas, la testostérone... Et mon mari, lui aussi, avait réagi exactement comme moi.... Mais c'est dingue, hein. Ce regard de jouissance, carrement, dans les yeux de celui qui tiend la tronçonneuse....

Pour avoir discuté, ce midi, avec "le spécialiste", l'un des deux Jean Claude, devant un bon pot au feu, certaines billes ne pourront absolument pas être éclatées comme je le veux, car le tronc est très noueux, et il est probable que je vais devoir utiliser un éclateur mécanique. Bon. Soit. il ne faut pas être stupide, non plus....


Version imprimable | Actualités | Le Vendredi 11/02/2011 | 0 commentaires



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