Françoise Niel Aubin.

Que je vous explique.

Ma copine Geneviève et moi même, un jour de cet été, nous sommes rendues "en coeur", à un troc aux plantes.



Nous pensions, naïvement que nous avions également le droit de vendre nos plantes, comme dans les marchés des jardiniers que nous organisons, dans nos villages respectifs.

Mais au bout d'un quart d'heure, les organisateurs sont venus nous voir, pour nous le reprocher, alors qu'à l'inscription, rien n'avait été signalé à ce sujet. Explications, etc...
J'explique.

Quand on ne pratique QUE le troc, ce sont toujours les mêmes personnes, d'année en année, qui présentent leurs plantes. Sachant qu'aucun argent n'est mis en jeu, personne n'apporte quoi que ce soit de recherché, car il sait qu'il va de toute façon, ne trouver que des choses ordinaires, qu'il a déjà dans son jardin. En fait, ça fonctionne complètement en circuit fermé, et le sysystème est complètement asphyxié.

Ma copine et moi, nous, ne fonctionnons pas de cette façon. Nous vendons nos plantes, pas cher, mais nous vendons. La première raison en est que nous, pour entretenir une palette élargie de choix, nous investissons de l'argent, chaque année, pour tester de nouvelles variétés, avant de les proposer, en les multipliant. (vous savez combien coûte un godet de vivaces dans une pépinière de plantes rares).

On nous oppose systématiquement une sorte d'idéologie de l'échange pas d'argent en ligne de compte, etc... genre "baba cool".
Que de la foutaise. Avec notre système, à nous, le troc se fait, de toute façon, spontanément, dès notre arrivée. Alors...

Mais là où ça devient intéressant c'est que ma copine et moi, avons une certaine réputation, dans le milieu des marchés des jardiniers.
Et quand une municipalité en organise un, et bien, il prennent contact avec nous, et écoutent nos conseils....Et voilà. Cet été, l'agglo de Rouen au sud, m'a demandé conseil... Je leur ai torché une super lettre, à chaque fois, je transmets mon carnet d'adresses, pour faire leur pub, je transmets le mail d'invitation, etc... Et on m'écoute, madame, certainement. Et en plus, c'était des pros de la com, vu que ces communautés de communes ont les moyens, c'est pas comme nous, dans nos petits villages, qui nous débrouillons avec les moyens du bord.

Enfin, voilà.... Pour ceux qui sont insatisfaits de leurs marchés des jardiniers, ou de leurs trocs aux plantes, il faut savoir que vous avez le droit, en temps que citoyens, de la rouvrir, et de faire sonner votre son de cloche, y'a pas de raison. C'est avec les petits ruisseaux qu'on fait les grandes rivières. Et quand on ne fait pas part de son mécontentement, les choses n'ont aucune chance de bouger. "aide toi, le ciel t'aidera".