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oyez oyez, braves gens.

Quand je vous disais que l'arbre était un symbole phalique... vous voyez bien qu'il faut me croire, quand je vous le dis.(il faut toujours me croire).


Oyez, Oyez braves gens !
Ecoutez cette histoire d'avant !
Prêtez moi votre oreille
Pour ouïr conte sans pareil !

Il y a fort longtemps de cela,
Dans une contrée loin de là,
Vivait Laena, douce jeune fille,
Aux yeux bleus et longs cils.

Enfant de seigneur,
Elle ne connaissait le malheur.
Tendres et aimants
Etaient ses parents.
Belle et tendre âme,
Elle envoûtait par ses charmes.

Tous les jours elle rendait visite à son ami,
Chêne majestueux et Roi de son Bosquet Joli.
Entre eux un amour était né
Qu'à nul autre ne peut être comparé.
Entre eux joie était sacrée.
A divers jeux s'amusaient.
Sur son tronc son Amour pour lui elle gravait
Et l'arbre lui racontait des histoires de forêt.

Ainsi s'égrenait leur vie
A jouir de leur amour interdit.
Mais un jour soudain,
L'arbre attendit en vain.
Tout ce temps il guetta
La venue de sa Laena.

Mais la nuit s'étendit
Sans que l'arbre ne la vit.
Triste et lourd fut alors son coeur,
Submergé par la peur.

Le lendemain fut même,
Recouvrant sa joie d'un voile blême.
Les jours devirent semaines,
Et de plus en plus grande fut sa peine.
Auparavant majestueux et Roi de son Bosquet Joli,
Il s'en devint amer et vieilli.

Au détour d'un automne sans fin,
La mère de Laena, pour une visite, s'en vint.
Errant dans la forêt,
A chaudes larmes elle pleurait.

Alors l'arbre alarmé,
Demanda à la mère attristé :
"Où est ce qui fait ma joie ?
Où est ma Laena ?"

Vers l'arbre elle se tourna,
Et de sa triste voix lui conta :
"Chêne majestueux, en vérité,
Par un grand malheur je suis terrassée.
Notre Laena n'est plus,
Eteinte d'un mal inconnu."

Ces paroles, pour l'arbre, furent
Aussi tranchantes que haches dures.

Vers elle il se pencha alors
Et parla d'un chant de mort :
"Ma Dame, puisqu'il en est ainsi,
Je n'ai plus goût à ma vie.
Mon coeur est trop lourd
D'avoir perdu son amour.
Je vous demande donc faveur
Pour mon dernier bonheur :
Abattez ce tronc majestueux
Et construisez avec, selon mon voeu,
De ma bien aimée le plus beau cercueil.
Car je ne saurais survivre à son deuil."

C'est ainsi, braves gens,
Que furent à nouveau réuni ces amants.
On raconte encor
Qu'à l'heure où le monde dort,
A l'endroit où les amants sont allongés,
Résonnent les rires d'un amour retrouvé.

Guillaume MAISON
Décembre 1999

Version imprimable | Actualités | Le Mardi 24/03/2009 | 0 commentaires



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