Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : anniversaire

 L'histoire remonte à ma petite enfance.

  Je ne sais pas quel age je pouvais bien avoir. Entre 5 et 8ans, peut être, je ne sais pas.
 Mes parents, comme d'habitude, se disputaient, tout le temps... C'était ma mère, qui avait raison. Moi, comme tous les enfants bien sûr, j'en souffrais terriblement.

 Puis vint le jour de mon anniversaire.

 Ma mère, comme chaque jour, était complètement exténuée par son travail.  Quatre enfants, une ferme à faire tourner, un mari qui travaillait aussi, mais qui n'était pas sur la même longueur d'onde qu'elle, par bien des côtés. Aussi, leur vie de couple, a toujours été une véritable catastrophe.

 J'avais, moi, complètement zappé que c'était mon anniversaire.
 Aussi, quand ma maman elle, arriva, au dessert, avec le gâteau, et les bougies, j'étais complètement bouleversée. J'étais si peu habituée qu'on fasse cas de moi, que j'en étais toute chavirée...  Elle, voyant ma réaction, se mit dans une colère noire, à l'encontre de mon papa, lui disant ces mots :

-  A cause de tes conneries, l'ambiance dans la maison est tellement pourrie, que l'on est même pas capables de fêter dignement l'anniversaire de nos enfants... c'était une scène terrifiante.

 Pour moi, la dispute venait donc en rajouter face à la surprise du gâteau.
 N'y tenant plus, je me suis précipitée dans une chambre, à l'étage. Ma mère, comprenant mon comportement, m'avait suivie. Puis elle m'a consolée....

 Depuis ce jour mémorable, nous n'avons, si je ne me trompe, plus jamais souhaité le moindre anniversaire, de quelque enfant que ce soit.
 
  Ma mère, chaque année, s'arrangeait pour que je me trouve en vacances, chez sa petite sour, Colette, qui était aussi ma marraine. Elle me faisait alors un roulé à la confiture, qui était sa specialité.

 Les vingt premières années de mon mariage, je ne me souviens pas vraiment comment je passait mes anniversaires. Correctement, je le crois. Simplement, quand ma depression, elle s'est déclanchée, il y a huit ans, ces souvenirs d'anniversaire, eux, me sont revenus en mémoire, de façon terrifiante.

 Début avril 2004.

 Je ne sais pas pouquoi, mais j'aurai trouvé logique que Thomas se charge de mon anniversaire. C'est comme ça. Je suis un peu perturbée, à cette époque. Ma relation, avec Thomas, commence à être "moyennement appreciée".

 Ma fille ainée me dit: "pour changer, tiens, il n'y a pas que Thomas Fersen, dans la vie, je vais t'offrir le disque de Gerald Genty". 

  A vrai dire, je ne me souviens plus si c'est Thomas qui me l'avait suggéré, par un de ses anges gardiens, sur le forum de tôt ou tard, ou bien moi. Plutôt lui, il me semble.

 Puis je me disais, pour me rassurer: "Mais suis je bête. Pourquoi Thomas ferait il une chose pareille ?... Quand même.... N'importe quoi....."

 C'était le jour de mon anniversaire, le 4 avril, donc. J'épluchais les légumes, dans la cuisine, la larme facilement "versable".
 J'écoute.... Et qu'entends je..... Gerald qui chante: "et n'oubliez pas ! si vous connaissez quelqun' qui est né le 4 avrils ! c'est la saint Isidore"..... YES YES YES YES


 Incroyable ! Thomas l'avait fait ! INCROYABLE !

 Depuis ce jour mémorable, je n'ai plus jamais eu de mal, le jour de mon anniversaire. Car la charge émotionnelle, ressentie, en écoutant ce disque, ce jour là, precisement, était revenue recouvrir la charge émotionnelle de la scène de ménage, quand j'étais une petite fille.

  Quelques années plus tard, nous sommes ce même jour d'anniversaire. Je vais très mal. Thomas, pour la bonne cause, m'avait renvoyé, quelques jours plus tôt, mon courrier. Il fallait ça, pour me faire savoir que je devais accepter la fatalité, c'est à dire l'HP.

   Mon mari, en homme "delicat", a trouvé fort à propos, de me conduire, à l'HP, le jour de mon anniversaire. C'était donc, le 4 avril 2005....
  Bref. C'est comme ça.

 Et aujourd'hui, j'ai 50 piges. En ce jour mémorable, je reviens à l'instant, de chez ma maman. Et ça ne se passe pas bien, entre elle, et moi... C'est comme ça... Je n'y peux rien.
 
  Personne, vous m'entendez bien. PERSONNE jamais, ne m'empêchera d'être heureuse de rendre heureux, les gen que j'aime. Et même si je dois, pour cela trahir ma maman.... De toute façon, la trahison a commencé le jour où j'ai clenché la porte du psy, il y a 8 ans.
Mots-clés : anniversaire