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La Seine est en crue,
La Seine est dans la rue
Les berges sont noyées
Et les arbres ont rouillés.
La Seine est dans la rue,
L'océan ne boit plus,
Les oiseaux se sont tus.
On t'a jeté du sable,
Un voyou t'a voulu
Une peine inconsolable
Dont tes yeux sont l'issue.
Et ta première larme,
Le caniveau l'a bue.
Ça n'était qu'une larme,
Ça n'était qu'un début
Car la Seine est en crue
La Seine est dans la rue,
L'océan ne boit plus
Et le Zouave éternue.
Pont Alexandre III,
Les lions sont aux abois,
Les chats sont sur les toits
Et les poissons chez moi.
Des pigeons confondus
Croient que l'heure a sonné,
Sur une branche de salut
Ils attendent Noé.
Ne pleure plus, ne pleure plus
La Seine est dans la rue,
On n'avait jamais vu
Autant d'eau épandue.
Un blanc sec sur le zinc
Vaut mille wassingues
Pour, toute peine bue,
En essuyer la crue.
Mais toi tu n'as pas soif,
Tu remplis les carafes
Et les carafes pleines
Tu remplis les fontaines.
Les miroirs ont ce charme,
Ils multiplient les choses
Se reflétant, tes larmes
Redoublent et arrosent
Ne pleure plus !
Un saule au bord de l'eau
Pleure de tristes rameaux.
Les rameaux c'est discret,
Toi tu pleures des forêts
Où revivent ces brocarts
Qui t'invitent à tuer
Et qui reviennent boire
À tes yeux embués.
Dis que tu pleures pour rire,
Ou pour mieux engloutir
Les violons du souvenir
Sous le pont des soupirs.
Tes éclats en sanglots
Bouleversent les marées,
Un cheval au galop
Est rejoint dans la baie.
Le marin ne sait plus
À quel saint se vouer
Voyant flux et reflux
Emporter ses bouées,
Emporter son chalut
Et sa coque trouée,
Lançant ses bras tendus
Et d'une voie enrouée :
"Ne pleure plus !"
Ne pleure plus, ne pleure plus,
Les digues sont rompues
Et des paquets de mer
Pèsent sur tes paupières,
Et les vagues déferlent
À la moindre risée
En cascade de perles
Comme un collier brisé
Par un joli voleur
Que la rue a instruit,
Qui maraude ton coeur
Comme un vulgaire fruit.
Est-ce le fleuve Amour
Qui roule ses eaux noires
De fleuve sans espoir
Dans le lit du trottoir ?
Ou ce sont les chimères
Plus douces que l'étreinte ?
Et ces larmes amères
Un caprice ? Une feinte ?
La fumée ou l'oignon,
La venue de l'automne,
La fin d'une chanson,
Pas grand-chose en somme :
Ne pleure plus !
Car la Seine est en crue,
La Seine est dans la rue
L'océan ne boit plus,
Les oiseaux se sont tus,
Ne pleure plus !
J'aurai préféré vous donner un lien, avec le son, mais ça n'existe pas sur le web.
Va d'ailleur falloir y remédier, quand je serai "là bas".
Bon, oui, alors, voilà, c'est fait. C'est donc celà, ce qu'on appelle "sortir du bocal". Et bien ça fait tout drôle, figurez vous. Je me sens toute bizarre, depuis ce matin. Un peu comme un bébé qui vient de naitre... Bon, c'est déjà le beau bébé, j'en conviens, mais c'est ainsi.
Alors là. Vous vous dites "mais alors, Thomas, il ne t'aime plus ?"....... Et là vous êtes liiteralement pétrifiés de terreur, je le vois bien dans vos yeux.... Vous êtes plein de petits chaperons rouges, avec la galette, à l'orée du petit bois...... Et dans le rôle du vilain méchant loup, et bien c'est Thomas....
et moi où suis je.....
Heu.... Comme on dit vulgairement, "dans les petits papiers" du vilain méchant loup .... Et bien oui. vous n'avez pas vu, thomas sur sa BD avec Blain. Il dit qu'il a plein de petits papiers, dans ses poches.... et bien je suis dedans très exactement, dans la poche arrière gauche.
C'est un peu inquietant, mes histoires, là, non ?
Thomas en vilain gros méchant loup. Et bien oui, un loup garou, avec des chaussures, pleines de boue, vu qu'il a marché dans la boue, sur les chemins de la forêt. Il faut suivre hein.
Et alors, mais qu'est ce que je deviens, moi, alors, dans tout ça....
Ne vous inquietez pas.... L'est pas fou, le père Thomas.... Un jour il s'est dit, il y a longtemps de celà:
"Celle là, elle est bien bousillée, c'est un fait.... Mais une fois bien rafistolée, je me la garde tout près de moi, bien au chaud, et ça fera une super nana, pile poil comme la chanson françoise, elle a besoin, de temps en temps".... Bon, certe, il était parfaitement conscient que la métamorphose non pas du cloporte, mais de la dame en question prendrait quelques années, il avait misé, avec Sanseverino, sur 10 ans, je n'en ai mis que 8.... Qu'il ne se plaigne pas....
Alors, voilà. Du fond de ma campagne du pays de Caux, moi, je l'avais entendu. Il était dans son petit salon, puis il disait à qui veut bien l'entendre: "je la rafistole, puis je me la garde".
Et quand j'expliquais, dernièrement à mon mari quels étaient nos projets, à Thomas et à moi,(par écrit) je me suis même permise de rajouter, triomphalement " tu sais, ce qui est incroyable, c'est que Thomas, s'il avait du m'attendre dix années de plus, il l'aurait fait, je te jure. Il est plutôt coriace, comme mec, quand il veut quelque chose. Je n'ai jamais vu un mec avec une telle determination".
Je ne sais pas comment il a réagi à celà.... Enfin, si j'ai su. Mal, pas bien du tout. Mais tant pis pour lui, hein. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Thomas, lui ait bien laissé sa chance....
Vous en connaissez , vous , des mecs qui sont capables d'attendre 8 ou 10 ans après une nana ?.... Bon, c'est pas pour la bagatelle, soit. C'est pour bien rigoler, et bosser à faire des chansons. Mais quand même, une telle determination, quand même, ça force le respect.
Sinon, oui, au sujet du statut de muse, qui fût le mien, pendant ces huit années.
Force est de constater que ce fût une aventure absolument merveilleuse. Je parle là, bien sûr des pépites du même nom, c'est vrai. Mais pas seulement. Car en fait, quand j'étais moi, au fond du torrent, avec toute cette souffrance, là,à gérer moi toute seule, et bien ce statut, là, extrêmement valorisant, intellectuellement et artistiquement, me tenait littéralement la tête ors de l'eau.... Et ça, c'est quand même extrêmement précieux.
En fait, c'est un peu comme si je vivais, depuis ces huit années, avec des bequilles, d'une solidité extrême, et que d'un seul coup, Thomas m'ait dit "lève toi et marche"......
Ho, putain, comme je sais qu'il vient lire, il va adorer ça.... Entre "je bénis quelques nourrissons", et "lève toit et marche". Le voilà habillé pour l'hiver.....
Alors, comment je me sens là..... et bien, bien. bien bien. Bien, même.
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Mais si tu n'es plus muse, tu es quoi alors ? Et comment il t'a fait savoir ça ? Tu l'as rencontré, tu lui as parlé de vive voix ?
Claire | Le Jeudi 24/03/2011 à 22:22 | | Répondre