Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : La maison de Michel

 Il ya une dizaine d'années, mon père avait un "morceau de maison"... On peut dire cela, en effet, il n'y avait que trois murs. Une vieille dame, dans le village, se souvenait "l'avoir connue maison". Ce qui importait, pour avoir le permis de construire.

 Un de ses copains, un certain Michel dit "le manouche", qui avait des mains  de fée, mais pas de logis, lui avait proposé de la retaper. Le marché était le suivant: Mon père payait les matériaux, lui faisait le boulot. En échange de quoi, mon père s'engaeait à le loger jusqu'à sa mort....

 Et ce fût fait.  Il avait dit, un jour, que cette maison, c'était le plus beau cadeau que personne ne lui avait fait, car il lui avait permis, à l'age de 60 piges, de retrouver sa dignité....


  Cette maison est retapée depuis 10ans, environ. Les ans sont passés. Un vilain accident de chasse, beaucoup de cigarettes, un refus d'arrêter, malgré les avertissements des medecins, et le cancer a fait son office.  La mort de mon père, il y a trois mois, a  fait progresser les choses, dans le mauvais sens.

  Les deux copains sont partis à trois mois d'intervalle, "manger le pissenlit par la racine".



 A deux, là haut, ils s'ennuiront moins.

  Cette maison m'était complètement sortie de la tête. Une visite à ma maman, cet après midi, une approbation de mon frère, le reste suivra.... J'emménage à la fin du mois de septembre, en principe, pour un loyer de 500€.

 C'est une petite maison de célibataire. Il y a un parc pour les poules, un petit jardin, que je vais remanier à ma mode. Je vais faire un potager. Il y a même une volière, pour avoir des sereins, mais peut être y mettrai je des poules naines, enfin, je n'ai pas encore décidé.
voilà ce que ça donne:



 Bien sûr, avec les problèmes de santé qu'il a eus, il doit y avoir pas mal de nettoyage à faire, dehors comme dedans. A l'extrême droite, le parc aux poules est entièrement envahi d' orties de trois mètres de haut. Les lauriers palmes eux, vont probablement être coupés. Il y a derrière, les terres de mes parents, avec vue sur leur bois.

 Je vois que la maison est envahie de vigne vierge, je pense que je vais la retirer, car j'ai peur qu'elle ne détériore les murs de briques. Je ne vois pas beaucoup d'ouvertures, non plus, et ça m'inquiete ...

 A gauche, on apperçoit le bassin, avec un grillage jaune. Michel était souvent à l'affut, pour canarder le héron qui venait sans aucun problème, à quelques mètres de la porte d'entrée, pour lui manger ses poissons.

 En fait, je n'ai pas encore les clés... Je ne les aurai que les semaines à venir, peut être pas avant la fin du mois, le temps nécéssaire pour vider la maison. Je ne suis entrée dans cette maison qu'une fois, quand il m'avait invitée, pour me montrer les travaux. Je sais simplement qu'il y a tout le confort, excepté le chauffage central. Il y a une cheminée, et une cusisine américaine.  (enfin, une française aurait fait l'affaire....)

 Alors, du coup, ça me rend toute chose, là....
  Avant hier, je me voyais en train de devoir attendre peut être plusieurs années, sous le même toit que mon mari, et ça me desolait....
 
  Demain, je vais à Paris, pour vendre mes estampes. J'ai dû rouvrir tous les emballages, car j'avais oublié de poser les cartes de visite, à l'intérieur. J'emmène neuf grands formats,  et six petits. L'après midi, je vais aller sur les quais de la Mégisserie, pour trouver une bonne âme qui veuille bien me les prendre en dépot.Vous penserez à moi !



Mots-clés : La maison de Michel