Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : hypnose

 Il a commencé par me dire "et bien vous êtes revenue" ?...
  Il m'a alors expliqué que quelquefois, il arrivait que des gens renoncent après la première consultation... Il est vrai, je dois bien l'admettre, qu'avoir dû, moi, la semaine dernière,  lui expliquer en long en large et en travers, la façon dont je m'étais réparée, tout le travail que j'avais fait, depuis 10ans, en lui expliquant la notion de pépites merveilleuses....
 
  Alors qu'il n'avait jamais entendu parler de ce phénomène, franchement, j'avais trouvé ça assez incroyable... Car enfin, il est psychologue, pas un perdreau de l'année, donc, avec une certaine expérience, et bien non, il ne connaissait absolument pas... Par contre, il connaissait l'anecdote de Bob Dylan.... c'était  déjà ça...

 Enfin, bref, donc, hier "me revoilou". S'en est suivi une conversation fort animée sur le comportement sexuel des artistes en général, qui n'a pas manqué de piquant !.... Il ne manquait plus qu'il me lâche que lui aussi, était un artiste dans l'âme, et le tableau aurait été complet !

 Enfin, bref.
Me voilà donc prête pour la séance d'hypnose...
 
 Je m'allonge sur le canapé... Il est noir. Pas le psy, mais le canapé. Avec differents petits coussins, en harmonie, de gris, de blancs et de noir. Je suis bien. Je me prépare pour une petite sieste.

 En face de moi, accrochée au mur, une petite sculpture, en relief, dans un cadre, représente deux corps, dos à dos, soudés par la tête et par les pieds, qui dessinent ainsi une sorte de coeur.

 Il me dit:
- Vous n'allez pas regarder mon regard. Vous allez regarder ce que bon vous semble, en face de vous. Il y a sous le tableau, un meuble, noir, lui aussi, sur lequel est posé un aquarium des plus banals, dans lequel s'ennuient trois poissons rouges, dont le rouge cardinal n'a d'égal que leur lassitude.

  Pas même une petite plante pour leur faire un petit jardin.... Il va falloir que je lui explique, à lui, pour le jardin des poissons rouges.

 Mais je ne m'occupe pas des poissons. Mon attention est sollicitée, plutôt, par le cadre, au dessus, avec les deux corps sans têtes, et soudés.

 Il commence.. C'est alors que je remarque qu'il a la voix de l'emploi (je dirai même, je pourrai tout aussi bien dire "la gueule de l'emploi").

 Il croit bon de me préciser que ça ressemble très fortement à une séance de relaxation....
 
  Il parle, lentement, il parle............... il parle.............. Je suis toujours là. Intérieurement, au debut, j'ai un peu envie de rire.... Mais il me berce, comme si j'étais un bébé.

 Puis je me dis "il ne vas pas y arriver". Je le lui avais demandé, avant: "est ce que ça peut arriver, que je resiste inconsciemment ?"....il m'a affirmé que non...
 
  Ca continue.............. il parle ................... il parle ....................... J'écoute, je suis bien reposée.... je sens, le long de ma colonne, le bienfait de la position horizontale. Je vais faire la sieste, tiens... C'est une bonne idée... Je ferme les yeux. Puis je me dis "non, c'est stupide". Mais j'oublie de les rouvrir.



 Ma conscience est à nouveau en eveil. Visiblement, il y a eu une intérruption involontaire de l'image.
 Je demande:
- "Combien de temps cela a il duré ?

 -Vingt cinq minutes.

 Il me raconte...  "vous avez bien decroché, c'est bien".

 Et ce qui est fort amusant, c'est son expression, à ce moment précis, l'air de dire: "je vous ai bien eue, hein. Vous ne saurez pas ce que je vous ai dit, pendant que vous avez décroché".... Et ce petit sourire, qui me rappelle quelqu'un....

 Bon, soyons plus terre à terre. 40€ la séance, non remboursés.  Il en faut au minimum trois, pour savoir si ça fonctionne. Dans l'hypothèse où au bout de trois séances, on ne voit aucun resultat, ça signifie, à ses yeux, qu'il n'est pas la bonne personne, ou que ça n'est pas le bon moment. Inutile, dans ce cas, d'aller plus loin.

 Mais j'aime beaucoup son approche. Lui, il intervient sur ma personne, alors que je suis plutôt en train de finir une ligne droite.
Il ne se prend pas pour zorro. Il est parfaitement lucide sur les limites de ses capacités, et je trouve ça fort honnête, d'une part, et tout à fait rassurant.

 Au fait, je ne vous ai pas dit. Il s'appelle "CABARET"... Monsieur, de son prenom. Il aurait tout aussi bien s'appeller "Echelle de Jacob", ou "point virgule"....
 
Mots-clés : hypnose