Et ce samedi dernier, le jour où moi, je m'impatientais, gare du nord, alors que l'eurostar accusait une heure de retard.... Lui était encore, comme chaque jour, sur son tracteur. Ma mère, elle savait.... "tu ne devrais pas aller seul au bois, comme ça, il t'arriverait quelque chose, on ne saurait pas où tu es, on ne pourrait pas te secourir".
Il se plaignait rarement, depuis plusieurs mois, de douleurs dans la poitrine... Son medecin n'avait pas cru necessaire d'aller chercher plus loin.
Deux jours avant, ayant trouvé des rhododendrons, en promo, pour planter dans son jardin, il avait repéré un endroit, accessible, où siegeait un mine de terreau bien décomposé. ... Il fallait y aller. Il marchait avec grande difficulté... Mais son jardin ne pouvait pas attendre, lui....
Il a pris son tracteur, avec sa caisse... y est allé. Puis une fois bossé un peu, a commencé à resentir les symptômes. Il a pris peur.
Il est monté sur son tracteur. Il a descendu la côté, à travers champs, pour demander de l'aide à un voisin.... En bas, ce dernier, entendant le tracteur qui marchait, depuis un certain temps, s'est inquieté. Il a été terrassé par une crise cardiaque, ce samedi, parmi ses arbres, qu'il aimait tant....
Comme dit Céline, sur facebook, "mon petit papy casse cou".
Pour l'inhumation, ce vendredi, une de mes nièces, et moi même allons récolter ce que nous avons de plus beau, au jardin, pour que la fleuriste nous confestionne un dessus de cercueil à la hauteur de l'amour qu'il vouait aux plantes.... Seules celles qui auront encore la tête droite, demain matin, serviront à sa confection.
Et pour clore le chapitre, je pose un poème que j'avais écrit, à l'intention de mon mari, à une époque révolue, à présent.
Un arbre de jardin
Il surplombe à sa façon, toute la verdure. Il capte le soleil, à travers la ramure.
Laisse passer la lumière, pour voir les petits bulbes éclore sous la trouée de ses branches fourchues.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Parfois, sans le vouloir, ses branches touchent le sol. Elles sont tortueuses et forment comme des coupoles.
Elles caressent les fleurs, avec un doux silence les fleurs de cyclamen, de jonquilles de pervenches.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Parfois, une tempête vient modifier la chose...... Il filtre la venture et laisse passer le vent.
Ses branches ploient un peu, et c'est comme une caresse, qu'il donne sans le savoir , tout en delicatesse.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Quelquefois, c'est la tempête Il se renfrogne un peu. On le croit, un peu fragile, car il est imposant.
Et si toutes ces branches, finissaient par casser ? Si toutes ces furies arrivaient à le lasser......
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
A force de souffler, les branches ont bien fini. Par regarder un peu, de l'autre côté.....
c'est le vent, le terrible, qui lui faire cela. Mais elles sont solides, et rien ne lui fait peur.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Et puis l'automne arrive, et c'est bien la saison. Les feuilles cramoisies tombent à l'unisson.
Il offre aux vents du nord son squelette charnu. Une silhouette qui parait saugrenue.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
La lumière en son sein est alors plus forte. Les bulbes de printemps vont finir par percer.
Les tapis d'anémones vont bientôt apparaître. Cotoyant les violettes et les pâquerettes.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Quand je ferme les yeux, je le vois different. Il porte à chaque branche, des rubans bariolés.
Ils s'envolent au vent, comme des prières attachées à un fil que le vent emporte.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Quelqu'un "ami" la musique, et le vent s'est levé.
C'est un arbre de jardin, un arbre de jardin.
Bonsoir,
Je suis de tout coeur avec toi.
Bises et courage pour passer ce cap difficile.
mamy-o-laine | Le Mardi 25/05/2010 à 20:39 | | Répondre