Françoise Niel Aubin.

Mots-clés : neige

 Bon, il faut que je vous dise...

 La neige et moi, c'est une grande histoire d'amour, pour plusieurs raisons.



 L'image vient de là:
monecolemamaison.unblog.fr/2009/12/02/flocons-de-neige/

 D'une part, quand j'étais enfant, nous n'avions jamais eu, quasiment, de neige en hiver... A mon grand désespoir bien sûr !
 
  De plus, nous avions, dans la cour de récréation, du petit gravier. Ce qui fait que même si nous avions ne serait ce que 2cm de neige, les instituteurs, ces andouilles, nous interdisaient de faire des boules de neige... et la seule fois où c'était arrivé, j'avais vu, à la télévision, une école où les instituteurs avaient organisé un coucours de bonhomme de neige.... et je bavais littéralement devant une telle idée, et pleurnichait devant notre pauvre petite neige...

 Un autre hiver, j'avais vu, sur la grand route, un papa qui trainait, avec sa voiture, très lentement, bien sûr, une luge, avec son petit garçon, dedans... Une fois de plus, je l'enviais énormément. Mon père, à moi, ne risquait pas d'avoir ce genre d'idée.... il était bien trop occupé.

 Enfin, oui, la neige et moi, c'est incroyable l'effet que ça me fait.

 Chaque matin, l'hiver, avant de me lever, j'implorais le ciel, que la neige soit tombée pendant la nuit... J'y pensais très fort, en plissant les yeux... (comme si ça aurait changé quelque chose)...

 Alors, je me relevais.... Doucement..... Puis j'apercevais alors la cime des pommiers....et depitée, je me levais....

 Plus tard, quand j'étais au lycée, à Rouen, il y avait une copine, appelée Celine, (une suedoise, comme les allumettes). Et chaque matin d'hiver, pendant trois ans, quand le ciel était blanc de lait, je lui disais "Céline, aujourd'hui, il va neiger.... tu vas voir. Je suis sûre que c'est pour aujourd'hui". Alors, elle rigolait...

 Mais une fois. Une seule fois, pendant cette période, il avait neigé, et beaucoup neigé...
 
  Et le souvenir que j'en ai restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je ne sais pas quel miracle, j'avais réussi à aller à la gare. (nous habitions sur le plateau, et pour rejoindre la gare de Pavilly, la côte enneigée devait être impraticable). Soit...

  Je sortais de la gare... Tout était endormi. Quasiment pas de voitures.... Le peu qu'il y avait, elles étaient toutes en travers des rues, abandonnées par les conducteurs... L'avenue de la porte des champs, c'était les bus qui étaient eux aussi en mauvaise posture.... LE RÊVE... Mon chemin,au travers des quelques ruelles biscornues du vieux Rouen, m'avait vue croiser quelques personnes, une dizaine, tout au plus. Et les gens se parlaient ! Spontannément ! Quel délice !. Vous imaginez cela !
 
 ILS SE PARLAIENT.... J'étais aux anges... Je portais, à l'époque, une vieille veste de chasse, avec des botes en plastic. C'était mon plan, pour faire rugir le citadin... Mais avec la neige, c'était un acoutrement adapté...

 Puis il y eut aussi ce fameux hiver, environ 6 mois après la rencontre avec l'homme que j'allais épouser plus tard... Il avait dormi chez nous, et on avait fait une ballade au clair de lune, Mais je n' l'avais encore jamais vue de ce volume. Les congères faisaient notre taille, ou même plus. On aurait pu se creuser une maison, à l'intérieur.


Enfin, imaginez. J'étais avec l'homme dont j'étais raide dingue, sous la lune.... Et je n'avais que 17 ans.... L'age de toutes les émotions....


Mots-clés : neige