Françoise Niel Aubin.

 Mon traitement, là, est tellement leger, qu'elle considère que c'est exactement comme si je ne prenais rien.

 En fait, il y a un mois, ou deux, je ne sais plus, elle voulait déjà me le reaugmenter, et c'est moi qui m'y étais opposée.
 J'ai argumenté, en lui expliquant que les neuroleptiques, même à faible doses, comme c'était mon cas, avaient un pouvoir castrateur, et qu'à ce titre, etant moi même artiste, ça me posait un problème. Mais elle avait accepté, malgré tout, mon entêtement, et avec un sourire m'avait dit "de toute façon, je ne peux pas vous obliger à le prendre".

 Moi, j'avait trouvé un compromis, en lui signifiant que j'acceptais l'idée selon laquelle je garderai une dose minimale, mais qu'en revenche, j'avais mon mot à dire sur le dosage, puisque je me sentais bien, très bien, même...

 Seulement, voilà.  Il se trouve qu'avec ce que j'ai subi, il y a une semaine, même si j'ai fait face, je crois, de façon exemplaire, elle, bien sûr, m'a tiré les vers du nez. En plus, "pas de bol", justement, avant de lui écrire, alors que j'avais fait la bonne interprétation, j'avais appelé ma psy, pour lui en parler, et c'était elle qui avait decroché le combiné. Alors, bien sûr, elle a attaqué, ce matin "bille en tête", avec ça......

 Je lui ai tout expliqué, en long en large, et en travers. Elle a tout noté, ce que je trouve d'ailleurs complètement stupide, puisque je lui ai demandé, la dernière fois, et ça n'est jamais lu par personne !

 Ce qui me perturbe, en fait, c'est que j' ai le sentiment qu'elle n'est pas particulièrement attentionnée, vis à vis de moi. Et je crois que c'est le fait d'avoir lu mon compte rendu thérapeutique.

 Je dis, à son sujet, ceci:

Pour être franche, mon premier psy, qui était un homme, avait du mal à suivre. Car un traumatisé qui travaille avec un artiste, parle avec ce dernier, un langage que eux seuls  comprennent… C’est un peu le même fonctionnement que peuvent montrer des jumeaux et cela reste un grand mystère, pour qui essaie de  s’ immiscer dans cette relation aussi, souvent ils font« du mieux qu’ils peuvent », en ne faisant que constater les réparations, sans vraiment pouvoir intervenir.

 En fait, ce qui me perturbe, c'est que j'ai le sentiment que j'en connais plus qu'elle, sur la façon dont je me suis réparée.... et que ça l'emmerde. C'est vraiment le sentiment que j'ai...
 Je n'ai pas "chié la lune", excusez l'expression. Mais je suis parfaitement consciente, moi, que je suis une femme, extrêmement particulière, à cause de cette réparation, qui s'appuie sur les émotions, qui elle même, est si particulière. Et ce truc, là, elle, ne comprend pas plus que ça......  Elle connait bien le phénomène "pépite merveilleuse", c'est déjà pas mal.... Mais pour le reste, franchement, je crois qu'elle est en dessous de tout.

Et puis aussi, la phase avec Thomas, purement thérapeutique, elle est terminée, depuis plusieurs années. Alors, qu'un traumatisé "fricotte" avec un artiste, pour se réparer, soit. Mais qu'il continue, alors là, non franchement, je crois qu'elle a du mal, en fait, à accepter ça....

 Puis ce qui me troue le cul, je dois bien l'avouer, c'est qu'elle n'a même pas daigné commenter mon compte rendu therapeutique, et ça, j'ai un peu de mal à l'encaisser, je dois bien l'admettre.... Ma psy, elle m'a carrement dit qu'elle était admirative. Enfin, elle me l'a fait sentir... Et puis c'est ce que tout le monde dit, quasiment. En fait, elle a eu un comportement "indifferent", à ce sujet. Alors que c'est tout sauf celà. Je ne demande pas qu'on me tresse des couronne de lauriers, mais simplement qu'on me dise "c'est intéressant, ça peut être utile à d'autres, qui pourraient s'en inspirer", par exemple. Enfin, même pas grand chose, mais juste quelque chose....

Enfin, voilà  en fait, j'aimerai bien avoir le pouvoir de m'assurer qu'elle est si bien intentionnée, à mon égart, car j'en doute, là, franchement. Je ne pourrai en parler que jeudi, avec ma psy. Mais j'aurai encore un autre sujet, plus récent, à developper, probablement.