Françoise Niel Aubin.

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 les paroles  sont de Etienne Roda Gil.

"A quoi sert une chanson
Si elle est désarmée ?",
Me disaient des chiliens,
Bras ouverts, poings serrés.

Comme une langue ancienne
Qu'on voudrait massacrer,
Je veux être utile
À vivre et à rêver.

Comme la lune fidèle
A n'importe quel quartier,
Je veux être utile
À ceux qui m'ont aimé,

À ceux qui m'aimeront
Et à ceux qui m'aimaient.
Je veux être utile
À vivre et á chanter.

Dans n'importe quel quartier
D'une lune perdue,
Même si les maitres parlent
Et qu'on ne m'entend plus,

Même si c'est moi qui chante
À n'importe quel coin de rue,
Je veux être utile
À vivre et á rever.

À quoi sert une chanson
Si elle est désarmée ?

 A quoi sert une chanson ? Donc... Tout un programme, en effet.

  Je soupçonne que depuis que l'homme existe, il ait chanté. Chanter, c'est une chose, à la base, aussi naturelle que de crier, de parler, ou de pleurer...
 Dans toutes civilisations, le chant a éxisté...

  Ce qui est anormal, au contraire, c'est de ne plus chanter. Ca, c'est un problème. Car en effet, à l'ére des télévisions, et des ordinateurs, et autres gadjets qui nous envahissent, au même titre que les humains perdent jusqu'à la pratique de la simple communication, comme le fait de dire bonjour, etc... Le fait de chanter, lui aussi, se perd, complètement.

  Avant, tout le monde chantait. Même dans ma famille, côté maternel, à moi, mon grand père, et un de mes oncles, avaient une magnifique voix de tenors...

  Puis maintenant, plus personne ne chante. Au point que depuis 31 ans que j'étais mariée, moi, on me faisait taire... Non pas que mon chant eut été disgracieux, particulièrement,  la preuve, j'ai chanté en chorale pendant plusieurs années. Mais simplement il était d'usage de laisser la télé occuper la première place, comme dans, je crois, 90% des foyers, aujourd'hui...

 Et bien non. Non. Moi, je regrette. Je me suis toujours méfiée, moi, de cette boite noire, qui tue la communication. Et même aujourd'hui, où je vis seule, je m'en méfie tout autant, au point, et c'est un comble, que je rate à cette occasion, quelquefois, des émissions qui sont vraiment excellentes...

  Mais il est vrai que toute mon enfance, on nous faisait taire, pour la laisser parler, elle, alors, j'ai des comptes à lui demander.



  Citation de Thomas, sur "une bonne chanson: "provoquer une étincelle".

 Je suis d'accord. Je dirai même, peut être le "déclic".
 
  Ce declic, peut engendrer, à son tour, donc, bien des choses. Ca peut être simplement, s'autoriser à voir qu'une chose est simplement belle. Car la poèsie, elle, est partout.  Sur une feuille qui tombe doucement d'un arbre, un herisson qui passe... Une paquerette, dans l'herbe, au mois de février... Un objet du quotiden auquel on rend hommage. (je ne cite personne) Il suffit de s'autoriser à y accéder, se laisser porter. Et si ça n'est pas le cas, avoir le courage de regarder en face les raisons pour lesquelles on s'interdit cette rêverie là...

 Remise en question, et politique. Elle peut, quelquefois, assenner un veritable coup de massue, en claironnant un slogan... en dénonçant. Voir les chants qui accompagnent les révolutions.

  Une forme plus subtile, de militantisme.

  Le spécialiste, là, c'est thomas. Vous pouvez toujours chercher. Il n'y a que lui, qui sache manier, de cette façon,  avec une technique aussi subtile, le description d'une âme tordue, d'un pervers, d'un ou d'une "pas dans la norme"... Ce qui précisement, à mes yeux, restitue, aussi étrange que ça puisse paraître, la dimension humaine, à cet individu, amenant ainsi l'auditeur à une plus grande tolérance.... Mais bien sûr, ça n'est pas à la première écoute qu'on peut percevoir ce genre de chose.

  Thérapie, par le phénomène de catharsis.

  La chanson, comme toute oeuvre d'Art, a le pouvoir, aussi, par les émotions qu'elles provoquent, de cristalliser des ideaux, voir, des pulsions, ou de sentiments, et par ce fait, se comporte ainsi un peu comme une éponge, bienfaisante, dans un tissu social .

 Therapie par le phénomène "pépites merveilleuse".

 Bon, là, je suis en première ligne.... Bon bon. On se calme,  je suis concernée au premier chef. Arrêtez donc de me jeter des cacahuettes, s'il vous plait. C'est insupportable !
  Je vous explique, grosso modo.

  Quand un (ou une ) traumatisée correspond avec un artiste, que ce soit verbalement, ou par écrit,  que cet artiste, lui, conffectionne une oeuvre d'Art, en partant de ces écrits, il se passe la chose suivante...

 Le traumatisme, lui, se crée, par la charge émotionnelle ressentie, lors de l'agression, qu'il s'agisse de viol, d'une blessure quelconque, d'un génocide, peu importe.

 Quand le traumatisé, lui, réceptionne émotionnelllement, l'oeuvre d'Art, en ce qui nous concerne, ici, des chansons, c'est à son tour la charge émotionnelle qui va créer la réparation. On appelle ceci, en psycanalyse, ou psychologie "pépite merveilleuse".  C'est un phénomène extrêmement rare. Je dirai, pour l'avoir vécu de l'intérieur, donc, aux premières loges, comme Thomas, quand il me lisait, que ça n'est ni plus ni mons que la Roll Royce de la thérapie par l'Art. Mais vous aurez tout le loisir, prochainement, d'en entendre parler.


 Autodérision, vers l'humour, et donc la dédramatisation.

 Savoir regarder, observer la nature humaine, avec ses travers, pour nous amuser, nous même, du spectacle que nous donnons à voir.... Je crois que c'est peut être, le côté le plus jouissif, par les temps qui courrent, que la chanson française, sachent donner, aujourd'hui, pour nous aider, peut être, à être plus heureux. Car enfin, quoi de plus amusant que de se voir croquer, par un chanteur, ou un humoriste, afin de rire de nous même ?... Mais peut être que je parle du seuil de ma propre porte, là.... Enfin, oui, je suis comme ça, je l'avoue.   Les maîtres du genre, à mon avis, actuellement, ce sont Bénabar, Thomas, oui, lui aussi, s'amuse à rire de lui même... Alexis HK et puis Renan Luce.... Mais que ceux qui ne sont pas cités arrêtent donc de me jetter des cailloux, hein. Non mais ça va pas , non.... (je vous ferai un gros boujou sur le nez, bientôt, puis on sera quitte.)